Quand un sommeil perturbé nécessite l’intervention d’un professionnel

Comment savoir si vos mauvaises nuits sont liées à des troubles du sommeil ? Le Dr Harris vous aide à détecter les signes précurseurs et à analyser votre journal de sommeil pour en découvrir les causes.

 

Article Jour 13: Comment savoir si je souffre d’un trouble du sommeil ?

« Si vous avez régulièrement des problèmes de sommeil et si les règles de base ne vous aident pas, alors vous aurez certainement intérêt à rechercher si un éventuel trouble du sommeil n’en est pas la cause. Je vais évoquer les trois troubles les plus courants, mais la règle d’or c'est : si vous pensez que quelque chose ne va pas, parlez-en à votre médecin. C’est vous l’expert vous concernant. »

 

Insomnie chronique

Signes courants : Cela va plus loin que qu’une mauvaise nuit de sommeil occasionnelle. Vous avez régulièrement du mal à vous endormir et à rester endormi, et vous vous réveillez trop tôt.

 

Sensations : Fatigué durant la journée, souvent en retard pour faire les choses, plus irritable, avec un sentiment d’anxiété à l’approche de la nuit, mentalement épuisé et déprimé. 

 

Diagnostic : À l’aide de la règle 30/ 3/ 3. Êtes-vous réveillé au moins 30 minutes en début de nuit et/ou pendant la nuit ? Cela vous arrive-t-il au moins 3 nuits par semaine ? Ces difficultés durent-elles depuis au moins 3 mois ? Si vous avez répondu oui à ces 3 questions, vous souffrez peut-être d’insomnie chronique.

 

Que faire ? Il est possible de traiter ce problème avec des médicaments ou par le biais de méthodes non-médicamenteuses, comme une thérapie comportementale et cognitive par exemple.

 

Apnée du sommeil

Signes courants : Ronflements, sensation d’étouffement ou d’asphyxie et/ou pauses respiratoires en dormant.

 

Sensations : Particulièrement somnolent durant la journée, irritable et besoin fréquent d’uriner pendant la nuit. Vous pouvez aussi avoir des aigreurs d’estomac durant la nuit et vous réveiller en ayant mal à la tête.

 

Diagnostic : Il n’est pas nécessaire d’avoir tous les symptômes, mais si vous ronflez, si vous faites des pauses respiratoires ou si vous ressentez une somnolence excessive durant la journée, alors cela mérite d’être exploré.

 

Que faire ? Des examens du sommeil sont souvent utilisés pour diagnostiquer l’apnée du sommeil, et il existe de nombreux traitements efficaces, comme un appareil respiratoire à pression positive continue (PPC) par exemple.

 

Syndrome des jambes sans repos (SJSR), ou maladie de Willis-Ekbom

Signes courants : Un besoin irrépressible de bouger les bras ou les jambes (il ne s’agit pas forcément que des jambes !).

 

Sensations : Comme si on vous plantait des épines ou des aiguilles dans la peau, des sensations désagréables dans les membres ou des démangeaisons. Le SJSR empire la nuit ainsi qu’en position assise ou allongée. Les sensations ne sont généralement pas présentes durant la journée. S’endormir peut s’avérer difficile.


Diagnostic : Les femmes sont les plus touchées, particulièrement pendant la grossesse et la périménopause. Il pourrait également s’agir d’une maladie génétique et certains médicaments peuvent provoquer un SJSR.

 

Que faire ? Les personnes souffrant de SJSR doivent généralement se lever, bouger et s’étirer pour ressentir un soulagement, mais il existe un lien entre le SJSR et une carence en fer. Comme de nombreuses femmes ont tendance à manquer de fer à cause de leurs règles, il est utile d’effectuer un dosage en cas de diagnostic de SJSR.

 

Jour 13 Défi : Exploitez votre journal de sommeil

Votre journal de sommeil doit à présent être rempli avec une multitude d’informations. Qu’est-ce que cela signifie exactement ?

 

« Il y a deux types d’informations que vous devez observer lorsque vous regardez votre journal de sommeil », explique la Dr. Harris. « Tout d’abord, si votre sommeil était entrecoupé. Cela signifie que vous devez vérifier combien de temps vous étiez physiquement dans votre lit et pendant combien de temps vous étiez endormi. Le but est de passer 85 % ou plus de votre temps au lit endormi, au moins 5 nuits par semaine. Cela vous permet de compenser les nuits où vous ne dormez pas autant. L’autre élément auquel je veux que vous réfléchissiez est la qualité de votre sommeil. Étiez-vous satisfait de votre sommeil dans votre journal ? Si c’est le cas, continuez ce que vous faites parce que ça veut dire que cela fonctionne. »

 

Si votre sommeil n’est pas satisfaisant, c’est là que vos données peuvent vous aider à améliorer les choses. « Cherchez les éléments communs dans votre journal que vous n’auriez peut-être pas remarqué autrement. Par exemple, le jour où vous avez bu un café à 16 h, avez-vous mis plus longtemps à vous endormir ? Si tel est le cas, faites en sorte d’arrêter de consommer de la caféine plus tôt dans la journée. Le jour où vous avez fait la sieste, avez-vous dû aller vous coucher plus tard ? Un autre facteur à prendre en compte : vos heures éveillées, si elles ont été irrégulières, est-ce que cela a impacté votre sommeil nocturne ? »

 

Et il ne s’agit pas de se concentrer uniquement sur le négatif, regardez également les choses qui vous ont aidé à passer une bonne nuit. Si faire de l’exercice un peu plus tard dans la journée, au lieu de le faire au réveil, a résulté en un meilleur sommeil, intégrez cela à votre routine. Si prendre un bain chaud quelques heures avant d’aller au lit vous aide à vous endormir plus rapidement, alors refaites-le.

 

La bonne nouvelle est que si les changements fonctionnent, vous pouvez arrêter d’écrire vos données de sommeil car une bonne nuit de sommeil deviendra naturelle et normale. Mais s’ils n’impactent pas la qualité et la quantité de votre sommeil et que vous voulez approfondir le sujet, alors vous êtes armé d’un grand nombre d’informations qu’un spécialiste du sommeil voudra connaître.

 

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Shelby Harris

Shelby Harris

Dr. Shelby Harris est experte du sommeil et psychologue clinicienne. Elle utilise depuis de longues années des méthodes qui ont fait leurs preuves pour améliorer le sommeil de tous, des bébés comme des adultes. Dr. Harris est Professeure de neurologie et de psychiatrie à l'université Albert Einstein College of Medicine. Elle est également certifiée en thérapie comportementale du sommeil. Elle est l’auteure du Guide de l'insomnie pour les femmes.